Une petite voix vous pousse à trouver les moyens d’aller de l’avant.

Laisser le questionnement prendre place à la résistance, vous permettra de cheminer.

N’abandonnez pas. Vous n’êtes pas seul.
Je suis de tout cœur avec vous!

Trouver réponse à ses questions, c’est de s’offrir des repères!

Voici mes réflexions sur certaines de vos préoccupations.

Vous avez peut-être plusieurs questions : ce que je vis est-il normal? Y a-t-il une bonne façon de faire mon deuil? Est-ce que j’ai un problème, car je ne me sens plus comme la même personne?

Laissez-moi vous rassurer : ce que vous vivez est tout à fait normal. Vous n’avez pas de « problème », vous vivez un « deuil ». Croyez-moi, tout ce que vous ressentez est légitime, sans exception.

Le terme « deuil » peut signifier différentes choses pour chacun. Il y a encore une grande méconnaissance du deuil, et j’espère pouvoir lever le voile sur ce sujet. Permettez-moi tout d’abord de fournir une définition, pour que nous trouvions un territoire commun, vous et moi. Le mot « deuil » est souvent employé, mais son sens et son processus sont méconnus. Le deuil va bien au-delà de la tristesse. Le deuil est l’ombre de l’amour. C’est un mélange de sentiments qui remplissent le vide créé par la perte — état de choc, confusion, anxiété, culpabilité, colère, peur, abandon, tristesse, déni, impuissance, amertume et désespoir. Certains se sentent engourdis, ou ont du mal à ressentir leurs émotions. Parfois, les gens ressentent même du soulagement ou une certaine paix après une perte. Mieux comprendre le processus du deuil, c’est s’offrir des ressources pour y faire face.

Saviez-vous qu’au cours d’une vie, on peut vivre au-delà de 40 sortes de deuils? En voici quelques-uns parmi les plus évidents : décès, divorce, retraite, déménagement, perte de son animal de compagnie, perte de santé, problèmes juridiques, syndrome du nid vide, perte d’un emploi, rêves non réalisés, problèmes de fertilité, rupture de liens familiaux ou d’amitiés, vieillissement et perte d’autonomie. La façon dont vous vivez un deuil est unique, tout comme votre relation avec la personne ou la situation disparue. Chaque personne chemine à son rythme et puisera dans ses propres ressources intérieures et extérieures pour trouver l’apaisement. Il n’y a pas de « normal » ou « pas normal », « correct » ou « pas correct ». Je tiens à vous offrir toute ma sensibilité, là où vous en êtes, aujourd’hui, avec votre deuil, sachant que ce n’est pas facile et que vous cherchez des repères.

Le terme « deuil » fait référence à l’impact de votre perte sur votre monde intérieur, vos pensées et votre vécu. Le terme « travail de deuil » signifie l’expression de ce que vous ressentez, qui se manifeste sous forme de gestes que vous posez : pleurer, parler à quelqu’un, écrire dans un journal, regarder un album de photos, marcher en nature, joindre un groupe de soutien pour endeuillés, écouter de la musique, bien se nourrir, faire de la méditation, faire de l’exercice, aller en thérapie, etc. Certaines façons de faire le « travail de deuil » sont plus apaisantes que d’autres, selon la personne. Le processus de deuil demande un retour vers soi, un temps pour amorcer un dialogue intérieur qui nous amène au fond de soi-même.

Je ne considère pas qu’il y ait des étapes de deuil clairement définies, contrairement à la croyance populaire. Il n’y a pas de beau pictogramme facile à suivre, qui vous montre exactement où vous en êtes, quel sera votre parcours, et où se trouve la ligne d’arrivée. Vous projeter de cette façon dans le processus du deuil risque de vous causer plus de souffrance. Le deuil ne peut pas être soigneusement catégorisé. À une époque où celui-ci est perçu par la société comme un objet encombrant duquel on doit se débarrasser le plus rapidement possible, on a trop souvent tendance à négliger un processus qui, justement, demande temps, patience, écoute et amour pour mener à une transformation.

J’estime cependant que le deuil passe par 3 phases générales :

  1. La phase du choc initial, de la séparation ou de la coupure;
  2. La phase centrale, intermédiaire ou transitoire qui correspondrait véritablement au « travail de deuil »;
  3. La phase de résolution ou de récupération sous forme d’adaptation aux changements.

Faire le travail de deuil demande de faire face aux émotions. Mais qu’est-ce que cela veut dire, au juste? Il s’agit d’accepter de souffrir là où nous sommes touchés : dans notre cœur, notre corps et notre âme. Le deuil n’est pas linéaire dans le temps, il n’a donc pas de durée prévisible. Accepter qu’il y ait des hauts et des bas, que le cocktail d’émotions puisse nous bousculer d’une minute à l’autre, d’un jour à l’autre. Ces fluctuations émotionnelles s’inscrivent dans le processus normal de la transformation du deuil, que nous pouvons faciliter si nous l’acceptons pour ce qu’il est : un processus, un cheminement. Peu à peu, les hauts et les bas se font moins fréquents, puis un jour, nous constatons que ça fait longtemps que la mer est plutôt calme et qu’il n’y a plus de grosses vagues.

Ne soyez pas surpris si dans votre processus de deuil, vous restez en quête de sens. Le fait de réussir ou non à donner un sens à la perte peut ultimement déterminer l’intensité et la durée du deuil. Mais comment donner un sens à cette souffrance? C’est d’abord en racontant votre histoire, en partageant votre récit aussi souvent que nécessaire que vous arriverez à redonner un sens à votre vie. Après la mort subite de mon fils Justin, âgé d’à peine 1 an, j’ai traversé un désert affectif, je suis restée prise dans un deuil « non résolu » pour plus de 15 ans. Aujourd’hui, je vous partage le processus d’apaisement qui m’a véritablement conduite à la reconstruction de ma vie, pour vous offrir repères et espoir.

Le deuil « non résolu » est une source de détresse courante dans notre société. Il est normal d’éprouver une souffrance intense après la mort d’un être cher ou une perte difficile, mais le deuil « non résolu », c’est différent. Chez certains endeuillés, la persistance de pensées troublantes, les comportements dysfonctionnels et la difficulté à réguler ses émotions les font s’enliser dans un état plus dépressif. La vie leur semble irrémédiablement brisée par leur perte, et ils n’arrivent pas à imaginer comment ils peuvent s’en sortir. Le chagrin domine les pensées, sans répit en vue, parfois sur une période de plusieurs années. La vie leur semble inutile, comme si rien n’avait plus d’importance. Ils finissent par se sentir frustrés, impuissants et découragés. Les relations avec la famille et les amis en souffrent. Tenir nos émotions à distance, dans l’espoir d’éviter de souffrir, nourrit les sentiments de détachement, de déconnexion, de solitude et de vide.

Voici le témoignage de Lise, prise dans un deuil « non résolu » et qui est venue me consulter 10 ans après la perte de son fils Pascal, décédé dans un accident de voiture. Elle était prise dans une spirale qui l’entraînait vers le fond.

« Depuis le décès de mon fils en 2007, j’étais en mode survie et pendant 10 ans, je n’ai été ni plus ni moins qu’une morte-vivante. Je vivais avec un grand vide intérieur qui m’apparaissait à l’infini. Mon fils est parti avec une grosse partie de moi. Après une perte d’emploi, des problèmes financiers, des conflits familiaux, une séparation, une dépression chronique qui m’a littéralement paralysée, j’ai dû apprendre à vivre avec mes peurs : l’insécurité, la colère, la honte, la peur d’être jugée, la tristesse, la frustration, le rejet, la douleur, le découragement, etc. Je m’isolais et n’avais personne pour m’entendre ou m’écouter. » - Lise Cayer

Ces risques de complications sont réels. Un deuil est considéré comme « non résolu » dès qu’il n’y a pas d’atténuation de l’intensité de la charge émotive avec le temps. Je me méfie des cadres fixes, mais à titre de référence, considérez qu’il devrait y avoir eu apaisement au cours des 2 premières années. Il y a malheureusement beaucoup trop de gens qui souffrent de deuils « non résolus », et j’en faisais partie, tout comme Lise.

On estime d’ailleurs qu’un deuil « non résolu » s’installe chez environ 15 % des endeuillés. Plusieurs facteurs peuvent entrer en ligne de compte pour en favoriser le développement : le profil socio-économique, l’éducation, le réseau social, la culture spirituelle de l’individu, la personnalité et la capacité de résilience, la santé physique et mentale et la présence de deuils multiples.

Pourquoi autant de gens restent-ils pris avec leur deuil? Je me suis souvent posé cette question à la suite de mon expérience. Avec le recul, je peux vous nommer les facteurs qui étaient en jeu dans mon cas : je me séparais du père de mon fils, il y avait un manque important de soutien dans mon réseau, il y avait aussi une pénurie d’aide professionnelle dans mon secteur, et je portais la fausse croyance qu’il faut « en revenir » de son deuil, et revenir à la normale le plus vite possible.

Je ressentais le malaise de mon entourage quand j’abordais le sujet de la mort de mon fils Justin, et je devinais que mon deuil dérangeait. J’ai résisté, et lutté pour tout maintenir en place et arriver à me recréer un semblant de vie. Je vivais dans l’illusion que le temps ferait bien son travail. Mes efforts ne m’ont menée nulle part. Si mon histoire vous parle et que mes propos vous interpellent, je vous encourage à évaluer votre situation en vous basant sur les signes de deuil « non résolu » suivants :

  • Penser que vous ou quelqu’un d’autre avez échoué auprès de votre bien-aimé;
  • Penser que vous auriez dû exprimer votre amour et votre appréciation plus souvent;
  • Penser que le chagrin est votre lien principal avec votre bien-aimé, ou que vivre un apaisement signifie oublier ce dernier;
  • Ne pas vous donner la permission de faire votre deuil, sentant qu’il est mal d’éprouver de la joie, de la satisfaction ou du plaisir dans votre vie sans l’être cher à vos côtés;
  • Penser tellement à votre perte, qu’il devient difficile de faire des choses normales, au quotidien, comme prendre soin des autres, y compris des enfants, aller travailler ou vous concentrer au travail, cuisiner, faire des courses, payer des factures, vous nourrir régulièrement, faire de l’exercice ou garder un horaire régulier.

Comme vous le constatez, il y a plusieurs entraves au processus de deuil. Si celui-ci est négligé trop longtemps, vous pouvez être à risque de connaître d’autres complications telles que l’anxiété, la dépression ou des problèmes de santé. Le deuil non résolu est une source de détresse courante dans notre société. Si vous vous reconnaissez, je vous encourage à considérer l’aide d’un professionnel (thérapeute en relation d’aide, psychologue, psychiatre, médecin, infirmière, etc.). Un encadrement spécifique d’accompagnement facilitera l’expression de vos émotions et l’intégration de bonnes pratiques pour vous aider à apaiser votre charge émotive. Ce soutien structuré vous aidera aussi à développer vos outils de résilience, à élaborer des stratégies d’adaptation saines aux changements, et à identifier vos ressources intérieures.

Voici la réalité : il est difficile de ne pas savoir combien de temps durera notre souffrance, combien de temps nous devrons braver la tempête émotionnelle qui nous afflige. Mon réflexe, à la suite de la mort de mon fils Justin, a été de m’accrocher à l’idée que le temps réparerait les dégâts de ma tempête. Mon deuil a continué d’exercer un pouvoir sur ma vie pendant plus de 15 ans, et j’ai fini par m’apercevoir que le temps ne viendrait rien régler.

C’est une fausse croyance! Le temps ne guérit pas tout, c’est un mythe. J’ai des endeuillés qui viennent me voir 5, 10 et même 20 ans après leur perte, pour réaliser à quel point leur deuil exerce encore un pouvoir nocif dans leur vie. Le temps ne fait que passer, il ne fait rien d’autre. C’est l’action prise dans le temps qui soutient la qualité de vos vies, quand on parle de deuil. N’oubliez pas que derrière chaque émotion se trouve un besoin, et tant que le besoin n’est pas satisfait, l’émotion ne fera que s’amplifier.

Cela dit, le deuil demande tout de même du temps. La phase transitoire du deuil peut nous paraître longue et douloureuse, mais c’est une phase nécessaire, qui nous montre que le chemin de la réconciliation se fait doucement. Cette phase s’entame dès les premiers mois, après le choc initial. La douleur nous frappe et les sentiments de perte, de vide, de manque, de solitude et de chaos peuvent être très envahissants.

La première année est d’autant plus difficile, parce que vous vivez l’expérience des « premières fois » sans l’être cher — l’anniversaire, Noël, la fête des Pères et des Mères, un voyage, un souper d’amis, une réunion de parents, une sortie, un spectacle — jusqu’au premier anniversaire du décès. Certaines personnes me disent que la deuxième année leur semble plus difficile. Je crois que c’est parce que la personne est maintenant confrontée à une nouvelle réalité. Il n’y a plus de succession à régler, plus de « premières » à traiter, et le choc initial de la perte s’est estompé. Un deuil peut s’enliser quand l’endeuillé n’arrive pas à amorcer l’acceptation de sa perte, et peut durer des années dans certains cas.

Chose certaine, mon histoire de mère endeuillée m’a permis de comprendre que rester dans l’isolement et dans le silence prolonge la douleur. Mettre la souffrance de votre perte dans un tiroir et faire semblant n’arrangera rien. Ne pas en parler prolonge l’expérience. Ce n’est pas étonnant que 36 % des endeuillés sondés disent ne pas avoir connu la résolution de leur deuil, même 5 ans après la perte d’un être cher. Cette statistique nous parle de l’importance du deuil « non résolu » dans notre société.

Plusieurs obstacles peuvent prolonger la durée de votre deuil, comme un manque d’espace pour en parler, un entourage qui demeure inconfortable et maladroit, ou encore la résistance aux émotions qui s’enracinent. D’ailleurs, un deuil peut se « figer », il peut durcir des parties de nous autrefois dynamiques. Les personnes qui résistent à leur deuil vont adopter des comportements qui mettent un pansement temporaire sur leur douleur. Ils chercheront à anesthésier les émotions souffrantes, mais cela ne fera que prolonger celles-ci. C’est un peu comme penser soigner une plaie en appliquant un diachylon, pour vous rendre compte, plus tard, que la plaie sous le diachylon est toujours à vif.

Vous voulez que ça fasse moins mal, que ça dure moins longtemps? Il faudra accepter de vivre les émotions et ne pas leur résister. Je vous révèle maintenant l’un des plus grands paradoxes du deuil : ce à quoi l’on résiste persiste, et ce que l’on n’exprime pas s’imprime.

Si le deuil est un processus de cicatrisation intérieure, le « travail de deuil » nécessite une décision claire et réfléchie de votre part. Vous devez jouer un rôle actif dans le processus d’apaisement de votre deuil. Pensez aux gestes que l’on pose pour soigner une plaie — on la nettoie, on utilise un antiseptique, on applique un pansement — on sait que ces gestes favorisent une cicatrisation plus rapide.

Il en va de même pour le deuil!

L’un des pièges qui nous figent dans notre résistance au deuil, selon moi, c’est le déni. Il faut noter, d’abord, que le déni peut être un mécanisme de défense utile pour un moment, nous donnant le temps d’absorber la violence du choc qui nous happe. Il agit comme un anesthésiant. L’endeuillé a besoin de temps pour accepter sa nouvelle réalité. Mais lorsque le déni perdure, il devient un signal d’alarme, car le deuil non résolu en est une conséquence réelle.

À la suite de la mort tragique de mon fils Justin, j’ai continué à vivre dans le déni par peur de faire face à mes souffrances. Je ne trouvais pas de ressources pour m’aider, je me sentais seule et j’ai fait ce que je pouvais pour survivre à mon épreuve. J’étais réellement en mode « survie ». J’ai dû me couper de mes émotions pour pouvoir continuer à travailler, prendre soin de ma fillette, vaquer à mes occupations quotidiennes, gérer tous les changements dans ma vie. Avec le temps, j’ai dû apprendre à m’occuper de mon vécu pour sortir du mode survie, qui m’empêchait de vivre une existence de qualité. Je raconte mon parcours comme mère endeuillée dans mon livre « Au-delà des mots… un processus d’apaisement pour surmonter tous les deuils de sa vie! ».

Les autres méthodes d’anesthésie sont bien connues – alcool et drogue, alimentation malsaine, achats impulsifs, jeu, télévision, réseaux sociaux, se lancer dans son travail, etc. Celles-ci nous servent à camoufler le vide intérieur. Il est triste de constater que dans notre société axée sur la performance, la place laissée à notre vulnérabilité émotionnelle demeure très restreinte. Se garder occupé aide à se couper du ressenti souffrant, mais tôt ou tard, ce n’est plus possible d’y échapper, et les signes se font sentir sans notre permission (dépression, anxiété, difficultés professionnelles, problèmes de santé physique, difficultés familiales, etc.).

Plusieurs de mes clients me demandent si l’on peut se remettre d’un deuil, si un deuil a véritablement une fin. J’ai tendance à répondre qu’un deuil ne se guérit pas, je dirais plutôt qu’il s’adoucit, qu’il s’apaise, qu’il évolue avec le temps pour se transformer éventuellement en tendre mélancolie. Mon expérience me dicte que l’ingrédient clé qui aide à avancer, c’est tout simplement le fait de prendre le « temps » de faire son deuil. Tous les endeuillés ont la possibilité de transformer leur douleur, même s’ils sont pris dans un deuil « non résolu » depuis plusieurs années.

Je vous invite à faire le bilan de vos pensées pour voir si vous entretenez l’évitement de votre deuil. Ces fausses croyances ne font que retarder le travail du deuil, nécessaire pour apaiser la souffrance :

  • Montrer mes émotions serait déplacé;
  • Parler de la personne décédée est inapproprié;
  • Seules les personnes fragiles sont affectées par un deuil;
  • C’est une question de volonté, de force de caractère;
  • Il faut que je protège les autres de mon chagrin pour les épargner;
  • Avec le temps, « ça » passera;
  • Il faut que je me tourne vers l’avenir;
  • Ma colère et ma culpabilité n’ont pas de place, ce n’est pas beau de les exprimer;
  • Il faut que je passe « par-dessus » mon deuil, que je retourne à la « normale » le plus vite possible.

Je suis restée prise dans mon deuil pendant plus de 15 ans. C’est quand j’ai pris le « temps » de m’arrêter pour apprivoiser ma souffrance, pour lui donner de l’attention et de l’amour, que j’ai pu rebondir dans la vie! Explorer les profondeurs de sa peine demande énormément de courage, je ne vous le cache pas. Il faut se donner le temps de pleurer notre peine et d’honorer notre chagrin.

Je vous souhaite d’être doux avec vous-même, car vous en avez besoin. Permettez-vous d’avoir des moments de détente, ménagez-vous du temps pour vous dorloter. Peu à peu s’installera une période de reconstruction, de réappropriation, où vous ressentirez un apaisement, discret puis certain. La cicatrisation se fera, et votre rapport au monde et à vous-même sera redéfini.

Chercher le soutien auprès de votre famille et de vos amis est tout à fait naturel, aidant, et je l’encourage fortement. Ce soutien est essentiel, le deuil ne devrait jamais être vécu dans la solitude. Si votre entourage vous offre un accueil bienveillant, un encouragement régulier et soutenu, un espace réconfortant pour vous déposer, un respect de votre rythme et une écoute de vos besoins, vous avez une ressource extraordinaire de votre côté.

Malheureusement, plusieurs ne trouvent pas ce soutien dans leur entourage. La souffrance dérange, elle a mauvaise presse et pour cette raison, si vous êtes en situation de deuil, vous pouvez vous sentir jugés, vous retrouver isolés, mis à l’écart. Pourtant, le deuil fait partie du processus normal de la vie, personne n’y échappe. À la suite de la mort de mon fils, je ne trouvais ni ressources ni accompagnement. Les services pour endeuillés dans mon secteur manquaient cruellement. Ma famille étant elle-même anéantie par la mort de Justin, elle n’était pas disponible émotivement pour m’aider. Je ne savais pas « quoi » ou « comment » faire pour m’en sortir.

Inquiet et impuissant, l’entourage ne comprend pas toujours ce qui se passe en vous, ce qui crée parfois des distances. Lorsqu’on s’adresse à vous, parfois la gêne, le jugement ou l’humour déplacé peut créer des distances. Parfois, les proches cherchent les bons mots pour alléger votre douleur. Les bons mots n’existent pas, bien souvent. Il y a les croyances limitatives évoquées par l’entourage, sous forme de conseils, qui vous poussent à « passer à autre chose », « avancer », « vous en sortir », « penser à l’avenir », ce qui vous coupe malheureusement de l’accueil et de l’acceptation de votre souffrance. Soyez préparés aux clichés utilisés en vain pour tenter de diminuer votre souffrance, tous les « il faut que tu te divertisses », « il faut penser à autre chose », « la vie continue ».

Après la mort de mon fils, on m’a répété sans cesse que j’allais « arriver à surmonter cette épreuve », et que j’étais « une femme forte ». Ces croyances m’ont empêchée durant des années d’être sensible à ce que je vivais et d’accueillir ma vulnérabilité. Je me disais que pour faire mon deuil, je devais agir comme si « tout était revenu à la normale », comme avant. Ces idées reçues vont à l’encontre de ce que vit une personne en deuil et peuvent la conduire à se sentir anormale. Le vécu souffrant devient alors tabou, et les émotions enfouies peuvent conduire au déni de ce qui est réellement ressenti. Je vous encourage à ne pas laisser les commentaires entraver votre processus de deuil. Consultez de bonnes références qui vous fourniront des pistes de réflexion constructives et saines face au deuil.

Voici aussi de bonnes pratiques pour l’entourage qui souhaite offrir un soutien aidant. La simple capacité à écouter et à accueillir la personne en deuil, en posant des questions ouvertes, sans jugement ni conseil, voilà qui est très apaisant. Laissez toute la place à l’endeuillé pour qu’il se sente en sécurité, entendu et validé dans son vécu. Cela demande d’accueillir vos propres peurs et sentiments d’impuissance face à la souffrance exprimée par l’endeuillé. Du côté de l’endeuillé, il est important de communiquer à vos proches comment ils peuvent répondre à vos besoins, car ils ne le devineront pas. Exprimer des demandes claires permet l’acceptation et l’accueil de la part de vos proches.

Aujourd’hui, le réseau de soutien s’est transformé avec l’arrivée d’Internet, et s’en trouve élargi. Cela peut vous être très utile si vous trouvez peu de gens accessibles, réconfortants et accueillants dans votre entourage. Il y a de nombreux forums en ligne qui vous permettent de vous joindre à d’autres personnes endeuillées, vous donnant l’occasion de déposer vos pensées et votre vécu afin de recevoir de l’encouragement, de l’empathie et du soutien. Il y a de nombreux sites et blogues où trouver de l’information pour vous aider à mieux comprendre votre deuil. Je suis heureuse de constater que vous avez trouvé « Réflexions du Cœur », en espérant que cela vous fournira des repères pour que vous ne vous sentiez jamais seul dans votre expérience de deuil.

Environ 20 % des endeuillés disent solliciter l’aide d’un professionnel. Je ne peux trop répéter l’importance de ne pas rester isolé, seul et sans soutien. Chose certaine, entretenir un dialogue pendant votre période de deuil est essentiel à votre rétablissement. Je vous encourage à chercher de l’aide professionnelle et des services d’accompagnement, si vous n’avez pas le soutien désiré dans votre entourage.

Faire votre deuil, c’est un apprentissage! Reconnaître, accepter, autoriser et exprimer toutes ses émotions, c’est la palette de couleurs qui vous aidera à redessiner votre vie. Minimiser votre douleur ou la contourner ne vous permet pas de la traverser.

C’est illusoire de penser que l’on se réveillera un jour et que tout sera réglé. Pour apaiser la souffrance, vous devez accepter d’y aller à la source. C’est contre-intuitif, je le sais. C’est justement cette peur de vivre sa souffrance qui prolonge le mal. Il y a tout un apprentissage à faire pour savoir composer avec un réflexe inné qui nous pousse d’emblée à éviter et fuir.

Après la mort de mon fils, l’intensité de mes émotions me faisait peur, à un point tel que j’évitais à tout prix de m’y abandonner. Je n’étais aucunement outillée pour m’occuper de mes malaises de façon saine et équilibrée. J’ai fini par sombrer dans un gouffre. Je n’avais aucune idée de comment composer avec l’intensité de ce que je ressentais. J’ai donc déployé beaucoup d’énergie à résister, en refoulant l’expression de mes émotions.

Les premières sensations que l’on expérimente après une perte se passent dans le corps. Quand j’ai perdu mon fils, je portais une grande lourdeur dans mon corps, et par moment, les symptômes de douleur étaient tellement intenses que j’avais l’impression que j’étais en train de mourir. L’endeuillé absorbe la charge émotive avec son corps. Toutes les perceptions physiques sont altérées. La lumière, les sons, le toucher, tout semble différent. C’est aussi dans son corps que l’endeuillé ressent son manque affectif, c’est-à-dire avec ses 5 sens, car il ne peut plus voir la personne, il ne peut plus l’entendre, lui parler de vive voix, il ne peut plus la sentir ni la toucher. Apprendre à vivre l’intensité des émotions dans le corps vous permettra de découvrir une ressource importante dans le processus d’apaisement.

Lorsque nous tentons de contrôler nos émotions (énergies-en-motions), leur intensité augmente. Pensez à l’image d’un ballon gonflable rempli d’air que vous tentez de submerger sous l’eau. Plus vous essayez de l’enfoncer sous l’eau, plus grande est la résistance, n’est-ce pas? Comme dans cette analogie, alors que vous vivez votre deuil, vous êtes le récipient d’émotions de toutes sortes (colère, tristesse, culpabilité, désespoir, peur, déception…) et tenter de les refouler ne fera qu’exacerber leur intensité, et retardera le processus de transformation du deuil. Il est donc très important d’apprivoiser vos émotions afin de vous libérer du trop-plein émotif. Pour composer avec l’intensité de ses émotions, l’endeuillé a besoin de se raconter. Il a besoin d’exprimer, de dire et de redire son histoire afin d’en arriver à accepter la réalité telle qu’elle est. Il a également besoin d’être écouté, entendu, avec le cœur.

Souvenez-vous que le deuil n’est pas un processus linéaire. C’est plutôt ce que j’appelle des « montagnes russes émotionnelles ». Un jour à la fois, nous arrivons à nous sentir mieux, jusqu’à se sentir optimistes, pour expérimenter à nouveau de façon inattendue une descente raide au cœur d’une souffrance que l’on croyait disparue. L’expérience d’un déclencheur émotionnel — une image, un son, une odeur, un souvenir — et nous glissons en bas de la colline. Ces épisodes peuvent causer de la panique. Pour que ces vagues s’estompent graduellement, il faut apprendre à laisser venir et partir la charge émotionnelle, en étant particulièrement doux avec soi-même pendant les fonds. Vous l’avez peut-être deviné, ce qui déterminera l’ampleur des vagues, ce sera votre capacité à accueillir les émotions souffrantes.

On vit dans un monde où tout doit se faire vite. C’est comme si nous avions oublié que certaines choses demandent du temps et ne peuvent être bousculées. Votre deuil ne peut être expédié entre deux tâches quotidiennes. Pourtant, nous avons l’impression qu’il ne faut pas faire tarder notre retour à la « vie normale ». Sachez que votre processus de deuil a son propre rythme. Si vous cherchez à le précipiter, l’effet inverse se produira et votre deuil se prolongera dans le temps. Vous pouvez cependant faciliter la traversée de votre deuil. Si cela vous intéresse, j’offre un programme de soutien en ligne intitulé « Cœur à Cœur : Rebondir dans la vie! » qui a pour objectif de vous outiller, de vous permettre d’accéder à vos ressources et de mettre en place des actions concrètes pour apaiser votre douleur.

Le deuil du présent peut réactiver des pertes du passé. Les blessures anciennes mal cicatrisées réapparaissent et demandent à être accompagnées. Si par exemple on a adopté le réflexe de nier notre souffrance après chaque deuil au cours de notre vie, il se peut qu’un jour, l’intensité émotionnelle refoulée fasse irruption comme un volcan. Il n’est pas rare dans ma pratique que j’accueille des clients qui sont abasourdis par une accumulation d’expériences souffrantes finalement trop nombreuses pour être maîtrisées.

Imaginez le nombre de deuils auxquels vous avez fait face au cours de votre vie. J’utilise ici l’analogie du sac à dos. Si nous déposons un caillou dans notre sac à dos pour chaque perte ou deuil, notre sac se remplira de grands, de moyens et de petits cailloux. Pensez à ce que contient votre sac actuellement. Il y a sans doute des pertes d’ordre matériel : la perte d’un objet qui vous est précieux, un bris, etc. Ces cailloux viennent avec un poids. Pensez ensuite aux pertes situationnelles que vous pouvez avoir subies : un projet qui n’aboutit pas, votre dernier enfant qui quitte la maison, un congédiement, etc. Voilà que les cailloux s’accumulent. Prenez finalement le temps de penser à de grandes pertes d’ordre affectif : un chagrin d’amour, la perte d’un animal de compagnie, ou encore le deuil d’un être cher. Vous devez sans doute sentir à quel point votre sac peut devenir lourd.

Vous les traînez, ces cailloux, bien souvent inconsciemment, jour après jour. Nous faisons l’erreur de garder un sac trop rempli. Et c’est souvent lors d’un nouveau deuil, avec un sac déjà trop plein, que nous réalisons que nous ne sommes plus capables d’avancer. C’est souvent à ces moments-là que l’on cherche de l’aide. Nous ne pouvons plus fuir, car les conséquences de nos deuils cumulatifs (et non résolus) se font sentir.

Il est important de prendre conscience du fait que la manière de faire face à nos souffrances nous est enseignée dès la petite enfance. Si notre héritage est riche en accueil, écoute, attention, douceur, amour, nous avons plus de chances d’adopter une stratégie semblable dans notre vie adulte, quand nous faisons face à nos deuils. Inversement, un héritage qui castre les émotions, qui banalise la souffrance, qui tait les pleurs résultera sur un travail de deuil obstrué dans la vie adulte. La bonne nouvelle, c’est qu’il n’est jamais trop tard pour modifier notre façon de vivre nos deuils.

Il y a de multiples ressources pour vous épauler pendant votre cheminement. Il est nécessaire de prendre le temps de les découvrir et de voir ce qui vous fait le plus de bien, ce qui répond le mieux à vos besoins. Chaque personne est unique, chaque deuil l’est aussi. Il est donc parfaitement normal que vous soyez la meilleure personne pour créer votre coffre à outils et y déposer les ressources intérieures et extérieures qui vous conviennent.

  1. Reconnaître ces besoins servira à nourrir chaque dimension de l’être : la dimension émotionnelle, la dimension physique, la dimension intellectuelle, la dimension spirituelle. Vous découvrirez ainsi que pour chaque besoin identifié, vous saurez choisir judicieusement la ressource appropriée dans votre coffre à outils. L’exercice de jumeler besoin et ressource vous aidera graduellement à reprendre le pouvoir sur votre vie. Sachez que votre corps vous sert également de « tableau de bord ». Les sensations vous aident à identifier vos émotions, car derrière chaque émotion se trouve un besoin. Comme un véritable « tableau de bord », les signaux du corps ont pour but de veiller à votre bien-être et de vous guider vers l’apaisement.
  2. Apprendre à vivre dans le « moment présent » sera une ressource pour vous. C’est en étant en contact avec le moment présent que vous pouvez, d’abord et avant tout, prendre conscience des émotions et des sentiments qui vous habitent. Il peut suffire de vous arrêter et de prendre le temps de respirer et de ressentir ce que vous vivez. Cette démarche permet aussi d’entrer en relation avec vous-même, de vous ouvrir à la dimension spirituelle et de l’intégrer dans votre vie. C’est ma foi qui m’a permis de trouver la force nécessaire pour cheminer après la perte de mon fils.
  3. L’entourage demeure l’une des plus grandes ressources extérieures. Vous aurez parfois envie de parler, d’évoquer des souvenirs, de laisser place aux émotions, à la peine, à la détresse. À d’autres moments, cela ne vous aidera pas du tout d’en parler, vous aurez besoin d’un recul. Seul vous pouvez guider votre famille, vos amis et collègues, dans ce qui pourra vous aider. Donnez-vous de l’importance en nommant vos besoins à votre entourage, et laissez-vous aider. Apprenez à accepter leur aide.
  4. Le deuil renvoie aux interrogations sur le sens de l’existence, d’où le besoin de rituels. Ceux-ci ont tous leur place dans le deuil. Aller au cimetière, planter un arbre, écrire chaque jour, regarder chaque soir la photo du défunt, se rendre chaque année dans un lieu précis, porter ses vêtements, son bracelet de naissance, souligner l’anniversaire du décès… Chaque rituel offre un cadre pour exprimer la survivance du lien affectif que vous entretenez avec la personne disparue. Peu à peu, les rituels apportent énergie, repères, ressourcement, voire plaisir et confiance. Profondément intime, le rituel peut être partagé avec un proche, qui y verra un signe de grande confiance.
  5. Il faut aussi considérer l’attitude face au changement. Vivre un deuil signifie aussi de vivre plusieurs changements dans nos espaces de vie. Notre vie sera perturbée, tant dans nos routines quotidiennes que dans nos responsabilités, notre situation financière, nos relations familiales, nos projets de vie, nos loisirs, etc. Il y a deux attitudes possibles face au changement : résister, ou accepter et accueillir le changement. Faire le choix d’accueillir le changement vous aidera à créer des aptitudes, des comportements, qui vous aideront dans votre cheminement et votre processus de guérison.

Faire confiance à ses ressources et au mouvement continu de la vie, c’est l’un des plus beaux cadeaux que l’on puisse s’offrir. Alors que vous apprenez à identifier vos ressources, s’ouvre à vous la possibilité de l’apaisement, de la sérénité et du bien-être. Vous êtes enfin une personne transformée par une expérience qui vous a apporté de la sagesse. Vous devenez aussi un agent de changement, suscitant une réflexion profonde chez les proches, les amis et les collègues qui vivent à leur tour des épreuves et des pertes.

Bien que le deuil soit un processus de cicatrisation naturelle, il peut suivre un parcours difficile. Savoir chercher de l’aide au moment opportun est une conduite que j’appelle de la bienveillance personnelle. Les statistiques nous parlent. Reconnaissons d’abord qu’il y a 1 personne sur 3 qui vit des angoisses ou des épisodes dépressifs à la suite d’un deuil par décès, et 10 % ont même des pensées suicidaires. L’isolement social se manifeste chez 40 % des endeuillés, alors que 51 % des endeuillés présentent des signes d’épuisement physique ou professionnel.

Une fois le cap de la première année franchi, on devrait déjà constater une diminution graduelle des vagues émotionnelles. Si vous ne ressentez pas d’apaisement progressif, c’est le temps de regarder votre situation de plus près… Ça ne va pas bien du tout? Il y a de l’angoisse? Il y a de l’insomnie? L’adaptation à la nouvelle réalité demeure très difficile?

Je vous invite à prendre conscience de votre état général. Cela vous aidera à repérer les drapeaux rouges, qui servent à vous indiquer qu’un schéma de deuil plus complexe s’installe, ce qui pourrait nécessiter un encadrement adapté. Si vous vous reconnaissez dans plusieurs des signes énumérés, vous pourriez alors considérer le soutien d’un professionnel en accompagnement du deuil (thérapeute en relation d’aide, psychologue, psychiatre, médecin, infirmière, etc.). Vous avez le droit de demander de l’aide et d’en recevoir!

  • Sentiment perpétuel de fatigue dans le corps;
  • Continuer de faire semblant d’être heureux;
  • Se sentir isolé et seul;
  • Entretenir des habitudes alimentaires, ou de sommeil, défavorables;
  • Les souvenirs demeurent douloureux;
  • Les relations avec les amis, la famille ou les collègues s’effritent;
  • Vous connaissez une piètre performance au travail;
  • Il y a perte d’intérêt généralisé pour les activités et les passe-temps;
  • Vous ne savez pas quoi faire pour vous en sortir, le sentiment de désespoir persiste;
  • Les émotions demeurent écrasantes, il y a de la confusion;
  • Vous réalisez que certains deuils « non faits » du passé sont réactivés;
  • Les émotions souffrantes n’évoluent pas avec le temps, elles restent figées;
  • Vous avez des pensées suicidaires;
  • Des problèmes de santé, de dépression ou d’anxiété apparaissent;
  • Vous connaissez une absence prolongée du travail;
  • Vous avez le sentiment que votre vide, culpabilité et honte dureront toujours;
  • Vous avez peur de passer à côté des moments agréables de la vie;
  • Vous avez un sentiment de perte de contrôle totale sur votre vie.

L’intensité émotionnelle et physique d’un deuil dépend toujours de la nature et du contexte de la perte. S’il y a des circonstances tragiques autour d’un décès (un accident, un acte criminel ou un suicide), l’endeuillé doit également faire face au drame traumatique de sa perte. Ces circonstances rendront le travail de deuil plus complexe, et une aide professionnelle pourrait être envisageable pour composer avec les particularités d’un deuil associé à un choc post-traumatique.

Il n’est toutefois pas toujours facile d’admettre avoir besoin d’aide. Selon mon expérience, plusieurs facteurs peuvent freiner une demande d’aide professionnelle : la peur de l’inconnu, les idées préconçues face à la thérapie, ne pas vouloir avouer sa vulnérabilité, ne pas savoir où chercher de l’aide, ne pas croire que le professionnel sera aidant, la peur de perdre le contrôle, les restrictions financières, la peur de toucher à l’intensité des émotions, ne pas vouloir se montrer souffrant, la peur du jugement, ou la peur d’oublier l’être cher disparu, pour n’en nommer que quelques-uns.

Si vous ressentez le besoin d’aide, je vous encourage à dépasser ces blocages.

« J’ai vu ma sœur cheminer à la suite de sa participation à l’atelier, donc j’ai décidé moi aussi d’apprendre à vivre avec le décès de mon père. Aujourd’hui, je suis capable de comprendre et de gérer mes émotions. Je prends soin de moi-même. Je suis plus heureuse et j’apprends à choisir d’être bien dans ma peau. Fais-toi le plus beau cadeau du monde et participe à cet atelier. Tu ne seras pas déçu. » - Joanne Cayer

Mon programme « Cœur à Cœur : Rebondir dans la vie! » vous offre des pistes de réflexion, des prises de conscience, l’acquisition d’outils, la découverte de ressources, de l’écoute et de l’encouragement. J’observe rapidement de réels progrès chez l’endeuillé. Mes services en ligne et individuels sont conçus pour vous proposer un soutien et de l’accompagnement tenant compte de la réalité d’aujourd’hui. Je vous invite à visiter l’onglet « services » pour connaître les différents services professionnels qui s’offrent à vous.

Mon unicité comme professionnelle spécialisée en accompagnement du deuil s’appuie beaucoup sur mon expérience comme mère endeuillée, qui fait de moi une accompagnatrice très à l’écoute, soucieuse et empathique.

  • Je vous offre un accueil avec non-jugement;
  • Je vous offre une écoute active et bienveillante;
  • Je propose un espace sécurisant qui vous permet de faire le récit de votre expérience;
  • Je vous aide à reconnaître, valider et exprimer vos émotions;
  • Je vous aide à repérer les particularités du deuil que vous traversez;
  • Je vous guide vers une meilleure compréhension du cheminement de deuil et d’apaisement;
  • Je vous aide à prendre conscience de certaines attitudes ou idées reçues douloureuses;
  • J’offre une orientation vers un professionnel ou une structure plus adaptée lorsque cela est nécessaire.

« En prenant rendez-vous avec Mme Lafontaine, j’avais des attentes, mais tout autant de doutes… J’étais à la recherche de soutien, de réponses et d’évolution. Je vivais une séparation souffrante dont je n’arrivais pas à faire le deuil. Présente, à l’écoute, professionnelle et disponible, je trouve en elle une thérapeute, mais aussi une guide, une coach de vie. Le chemin de l’équilibre peut être parfois long, mais est tellement enrichissant. Elle m’aide à devenir une meilleure personne, plus tolérante envers moi-même. Merci à la vie de t’avoir mise sur mon chemin. » - Catherine

Quand nous souffrons, nous ne souhaitons qu’une chose : que ça cesse. L’être humain a développé une multitude de moyens pour éviter de toucher à sa souffrance : enfouir, assommer, endormir, refouler, cacher, nier. Ces mécanismes servent après le choc initial de la perte, le temps d’assimiler l’ampleur de ce qui nous happe, mais éventuellement, ils empiètent sur le rétablissement et nuisent au processus de deuil.

L’apprentissage que je propose avec le processus d’apaisement est simple, mais il n’y a pas de solution instantanée, le deuil est un processus qui se fait dans le temps. Souvenez-vous aussi que le temps seul ne guérit pas votre deuil! C’est ce que vous faites avec ce temps, les actions posées qui vous feront avancer. Passer à l’action, c’est vous donner les moyens de libérer le poids que vous portez actuellement.

L’élément clé du processus d’apaisement est de vous permettre de rester présent aux émotions (ne pas les éviter) quand les vagues d’intensité surgissent, en vous aidant à développer certaines aptitudes : créer vos rituels, profiter d’une communauté de soutien, apprivoiser les temps de solitude, et beaucoup d’autres pratiques efficaces qui vous permettent de muscler votre résilience et d’établir une relation saine avec votre perte. C’est la prise d’actions qui vous aide à retrouver vos repères.

Le processus d’apaisement demeure central à tous mes services d’accompagnement et de soutien. Permettez-moi maintenant de vous dévoiler en résumé les étapes du processus d’apaisement.

Étape 1 : La survie à l’épreuve
L’endeuillé absorbe la charge émotive, et l’intensité se manifeste surtout dans son corps. L’entourage demeure un appui très important au cours de cette étape. Je considère toujours comme prudent de se laisser quelques mois pour absorber notre nouvelle réalité, avant d’amorcer les étapes suivantes.

Étape 2 : La prise de conscience des mécanismes de défense enclenchés
Il faut s’ouvrir graduellement à la responsabilité de son propre vécu. Il vient un temps où vous devez tranquillement apprivoiser votre nouvelle réalité. Durant cette étape, vous prenez conscience du fait que vous êtes une personne qui souffre, et que le blâme ne viendra rien changer cela.

Étape 3 : Reconnaître les déclencheurs pour s’en éloigner
En vous éloignant de ce qui ravive votre souffrance, en vous donnant le droit à un temps de répit pour apprivoiser la situation, vous arrêtez de nier votre souffrance pour lui entrouvrir la porte. Vous découvrez alors que vous avez votre propre rythme pour composer avec votre douleur.

Étape 4 : Revenir vers soi
Vous y retrouvez des alliés : votre corps (bouger, manger, marcher – le corps demeure un point d’ancrage pour éviter de sombrer dans le désespoir), votre vécu (permettre à vos émotions de s’exprimer, en les racontant, en les pleurant, en les écrivant… sans censure), une personne de confiance (famille, amis, collègues, ou thérapeute). Vous commencez à agir face à votre deuil.

Étape 5 : Intégrer l’acceptation
Vous amorcez le processus d’acceptation de votre responsabilité face à votre vécu. Cette étape vous permet de garder en tête l’importance de vous occuper de vous, en établissant vos limites et en identifiant vos besoins. Cela constitue un tournant dans votre cheminement vers l’apaisement.

Étape 6 : Retrouver le meilleur en soi
Vient alors le moment de vous reconstruire. Vous avez à identifier quels sont vos besoins profonds, ceux qui viendront nourrir votre Être. Vous découvrez aussi vos ressources. En identifiant celles-ci, vous retrouvez une réelle prise sur votre vie.

Étape 7 : Pardonner
Cela demande de laisser l’orgueil de côté, et de se regarder en toute humilité. Une fois que vous avez entrepris cette étape de réconciliation avec vous-même, le pardon envers autrui se fait plus facilement. C’est là qu’arrive un phénomène merveilleux : votre énergie n’est plus dépensée à blâmer qui que ce soit ou à essayer d’avoir raison, et c’est très libérateur!

Étape 8 : Cultiver le pouvoir de la gratitude
Cette étape vous permet de cultiver le sentiment de liberté et de plénitude dans votre vie. Une nouvelle maturité émotionnelle s’installe, un équilibre, et vous êtes capable de porter votre douleur dans une main et de la gratitude dans l’autre.

Étape 9 : L’ouverture du cœur
Cette étape vous permet de vous brancher sur votre pulsion de vie, de toucher au bonheur et à la joie de vivre à nouveau. Il vous reste, comme un trésor, tout ce que cette personne ou situation disparue vous a apporté, et le lien affectif qui vous a uni à celle-ci. C’est ainsi que cet amour continuera à vivre dans votre cœur et dans votre mémoire.

En suivant ce processus d’apaisement, vous serez bien encadré pour faire le travail de deuil. Vous apprendrez à caresser votre douleur pour que celle-ci se transforme doucement en tendre mélancolie quand vous visitez le terrain de votre deuil.

Découvrir le processus d’apaisement offre également un modèle à suivre pour vos proches, surtout les enfants qui ont besoin d’apprendre vos bonnes pratiques pour pouvoir traverser leurs propres deuils. Quel sera leur héritage, comment aimeriez-nous qu’ils vous pleurent un jour? Pourquoi ne pas commencer tout d’abord en voyant le deuil comme un « apprentissage »? Les outils que vous allez acquérir vous seront utiles pour toutes les épreuves de la vie.

« Je vivais de la tristesse, de la peine, et je souffrais du décès de mon frère et de ma mère. J’ai pu identifier mes blocages. Je vis un nouveau départ. J’ai trouvé un sens à ma perte. Je me suis libérée de la souffrance que j’avais depuis plusieurs années. Grâce au soutien de Martine, je retrouve aujourd’hui de l’apaisement. » - Nicole Besner

Lorsqu’on vit une épreuve, ce n’est pas toujours évident de se relever. Si vous décidez un jour ou l’autre d’avancer, de demander de l’aide, de faire le choix d’être heureux à nouveau, cela sera-t-il même possible? La vie m’a réservé de beaux cadeaux, même dans une épreuve aussi cruelle que la mort de mon fils. J’ai choisi de faire une réorientation professionnelle comme thérapeute, j’ai découvert ma mission de vie, je suis devenue une meilleure maman pour mes deux filles, j’ai récupéré une partie de moi que j’aime, et j’ai surtout appris comment prendre soin de moi au quotidien. Le deuil peut devenir le déclencheur d’un virage salutaire qui nous transforme de façon constructive. Vous seul pouvez donner une signification à votre épreuve et réécrire votre récit, comme je l’ai fait. J’ai choisi de faire de mon deuil un allié et une force créatrice, à travers mon engagement comme endeuillée dans le processus d’apaisement.

« J’étais au désespoir, je ne pouvais plus continuer comme j’étais. Martine m’a aidée à me mettre en position de vivre à nouveau, malgré l’épreuve que la vie m’a amenée. Je voulais simplement arrêter le mal, la douleur en moi. Martine m’a permis d’aller au plus profond de moi-même et d’accepter la vie. Les outils qu’elle m’a donnés m’ont aidée à apaiser la douleur. C’est très réconfortant. » - Lucie Nicholas

J’aimerais vous inviter à vivre le processus d’apaisement avec moi. Laissez-moi vous guider, et vous aider à développer la discipline de vous arrêter pour écouter le corps et le ressenti, une discipline nécessaire pour faire son deuil. Je vous montrerai les actions ponctuelles et continues à poser. Ce que je vous apporterai sera concret, pragmatique, conçu pour vous aider à avancer dans votre deuil.

J’ai créé pour vous un espace chaleureux, accueillant et sécurisant, pour que vous puissiez trouver toutes les ressources en ligne dont vous avez besoin pour cheminer. Je vous aiderai à créer une pratique de bienveillance personnelle, qui vous permettra de vous ancrer intérieurement. Si nous ne pouvons contrôler la férocité de la tempête qui nous frappe, nous pouvons cultiver des pratiques journalières qui nous aident à nous ancrer davantage. Les bienfaits de mon approche, bien entendu, se refléteront selon votre volonté à vous engager dans le processus.

J’attire votre attention sur le fait que faire son deuil ne veut pas dire oublier l’être cher disparu. Je remarque souvent cette fausse croyance chez les endeuillés, comme si se permettre de soulager la souffrance signifiait oublier l’amour que nous portions. Au contraire, un deuil fait de façon saine permet au cœur de rester ouvert à l’amour, de se rappeler comment cette personne a touché notre vie. Faire son deuil nous permet de continuer à aimer, et de vivre pour ne pas oublier, justement.

En franchissant les étapes du processus d’apaisement, j’ai pu honorer la mémoire de Justin. Cette transformation a pris racine tranquillement pour m’ouvrir sur la possibilité de vivre mes souvenirs sans aucun pincement au cœur. La cicatrisation complétée, j’ai pu accrocher une photo de mon fils que j’ai toujours aimée dans mon salon, pour lui dire bonjour chaque jour. J’ai commencé à raconter des histoires cocasses de Justin à ma plus jeune fille, qui n’a jamais connu son frère. Justin a repris une place dans nos vies, et sa juste place dans nos cœurs… Dans l’amour et la joie.

« L’homme de ma vie est décédé, du jour au lendemain, ma vie a chaviré et j’ai perdu tous mes repères. Mes amies et mes sœurs m’écoutaient et tentaient de m’encourager, mais elles n’étaient pas outillées à cet effet. En plus, je voyais qu’elles avaient autant de peine que moi. J’étais doublement triste et je me sentais coupable. Une amie m’a suggéré de consulter Martine Lafontaine. Quelle chance! La relation a été automatique et depuis je profite de séances hebdomadaires en personne ou par Internet. Je vis mon deuil une étape à la fois. Grâce à Martine et à ses précieux conseils, je vois déjà la lumière poindre au loin. Je n’oublierai jamais Raymond, mais son souvenir est déjà plus doux, et ce après seulement quelques mois de thérapie. » - Linda Laroque

Voici des bienfaits que j’observe chez les endeuillés qui réussissent à intégrer le processus d’apaisement dans leur vie :

  • Une moins grande vulnérabilité
  • Des pensées plus claires
  • Des émotions plus stables
  • Une meilleure capacité de concentration
  • Une plus grande vitalité
  • Des interactions plus saines avec l’entourage
  • Une gestion du quotidien plus simple

Ils retrouvent de l’intérêt pour ce qui leur semblait devenu dérisoire. Les petites joies du quotidien réussissent à les faire sourire à nouveau. Un apaisement prend doucement racine sous les ronces de leur cauchemar, et trouve sa place dans leur cœur, dans leur âme. Ils s’aperçoivent un jour que le plus gros de la tempête est derrière eux.

Voici une question méritant d’être posée : allez-vous permettre à votre deuil de vous tirer vers le bas, ou allez-vous trouver un moyen pour vous lier à la vie? La personne qui choisira de s’inspirer du processus d’apaisement aura en main les moyens de choisir de se lier à la vie grâce à l’intégration d’une pratique bienveillante, appliquée au quotidien, dans laquelle elle se sera engagée.

Vous cherchez soulagement et apaisement. Vous cherchez à retrouver vos repères. Vous êtes en quête de sens. Vous avez des questions. Voilà des raisons judicieuses pour vous inscrire au programme de soutien en ligne « Cœur à Cœur : Rebondir dans la vie! » et je vous partage les 3 ingrédients que j’estime essentiels au cheminement vers l’apaisement :

1 — Temps
Il faut se donner un moment de répit pour se déposer, identifier comment on se situe face à notre perte, se positionner dans cette souffrance, pour ainsi trouver ses repères. Le bouleversement créé par le deuil fait bouger notre monde intérieur, et de nouvelles pistes peuvent en émerger. Je vous aide à apprivoiser vos moments de silence et de solitude, laissant place au dialogue sacré cœur-à-cœur avec soi-même, où le véritable travail de deuil se fait.

2— Discipline d’Action
Le deuil est un processus qui demande discipline. Faire son deuil n’est pas un travail passif. Apprendre à écouter, et à agir en fonction de ses émotions et de ses besoins est un processus d’apprentissage nécessaire. Je vous fournis des outils pour faciliter l’expression des émotions.

3— Patience
Le plus difficile selon moi demeure d’accepter la souffrance. Il faut développer une résilience face à sa douleur, trouver une façon de la traiter avec patience. Je vous aide à maîtriser la résilience qui s’apprend à travers le processus d’apaisement. Tout comme notre condition physique, la résilience peut être renforcée avec de la pratique.

Est-ce possible que votre deuil vous empêche de profiter de la vie? Comment affecte-t-il votre quotidien? Craignez-vous de demander de l’aide? Que cela vienne d’une croyance populaire selon laquelle nous devons toujours être forts, ou d’un désir de ne pas déranger, beaucoup trop de gens finissent par souffrir en silence alors que l’aide existe. Nous portons trop souvent le chagrin comme un fardeau solitaire.

Se montrer vulnérable en demandant de l’aide demeure un obstacle imposant pour plusieurs. Je cherche à vous faciliter cette tâche en vous offrant un programme de soutien en ligne, que vous pouvez entreprendre dans le confort de votre demeure, en toute confidentialité. Je comprends que déjà, la barrière vous semble haute pour affronter la souffrance, et je constate que les services en ligne peuvent favoriser le passage à l’action. Je porte simplement le désir de vous aider à écouter plus profondément ce que votre cœur vous demande, pour pouvoir vivre pleinement cette belle et unique vie qui vous appartient.

Mon programme est conçu pour vous si…

  • Vous avez de la difficulté à vivre l’absence de l’être cher;
  • Vous avez de la difficulté à vous adapter aux changements de vie;
  • Vous vous sentez seul ou incompris dans votre souffrance;
  • Vous ressentez un vide immense à l’intérieur;
  • Vous avez l’impression de survivre au quotidien;
  • La douleur persiste malgré le passage du temps.

« Mon épouse est décédée rapidement. Martine Lafontaine m’a apporté beaucoup de soutien, de soulagement et de réconfort dans ma situation, de même que chaque séance avec le groupe pour les endeuillés. Elle m’a encouragé à retrouver l’espoir, la paix et la sérénité. Je suis bien maintenant. Avec les étapes du processus d’apaisement et l’accompagnement de Martine, je me sens prêt à m’engager dans ma nouvelle vie. Je réalise que ce n’est qu’un début, mais elle m’a fourni les outils nécessaires pour faire face à mon futur. » - Pascal Stolan Coutu